mardi 25 mars 2014

Château Ducru-Beaucailloux 2005

Club du mercredi,12 mars, Anne-Marie Murphy et Mark Aubry

Ceux et celles pour qui la fièvre olympique ne sera pas encore retombée ont été bien servis lors d’une récente dégustation de l’Académie du vin de l’Outaouais. Des vins de la Russie, de la Chine et, plus près de nous, de la Colombie-Britannique figuraient au programme concocté par nos généreux hôtes. Je ne peux passer sous silence la performance méritoire du Fanagoria, un cabernet sauvignon de la Russie (incidemment d’un vignoble pas très loin de Sotchi) qui s’est attiré bon nombre de votes des «juges» réunis.

La médaille d’or, toutefois, a été adjugée à un compétiteur qui a l’habitude de se frotter aux meilleurs de ce monde : le Château Ducru-Beaucailloux 2005 de la commune bordelaise de Saint-Julien. D’une couleur rubis et plutôt opaque, le vin avait un nez engageant de cuir, de crème fraîche et de fruits rouges, avec une légère note vanillée. En bouche, le fruité avait la profondeur des meilleurs exemples de ce grand millésime. Il était soutenu par une trame tannique serrée, mais pas sévère et une acidité parfaitement dosée, assurant à l’ensemble équilibre et élégance. Aucune controverse, donc, quant au pointage final obtenu par cette belle pointure.

François Lamontagne

jeudi 6 mars 2014

Château Talbot, 4e cru classé, St-Julien, 2010

Grande dégustation du 26 février 2014.

Lors de la grande dégustation du 26 février 2014, les membres de l’Académie du vin de l’Outaouais ont eu le plaisir de déguster dix beaux Bordeaux du millésime 2010. Le prix de ces vins allait de 40 $ à 145 $.

Plusieurs de ces vins ont fait très bonne figure, surtout parmi les vins les plus chers, les vins de 100 $ et plus. Par exemple, Château La Dominique et Château Branaire-Ducru ont fait un très bon score. C’est cependant un vin de moins de 100 $ qui a remporté la palme, le Château Talbot ( 95 $ ).

Ce célèbre cru de Saint-Julien a depuis longtemps ses inconditionnels. Ils ne furent pas déçus par le millésime 2010, même si peu de participants l’ont reconnu ( la dégustation se déroulant à l’aveugle ).

Talbot 2010 présente une jolie robe tout aussi intense que les autres meilleurs crus de la soirée. Après aération, son bouquet, de plus en plus complexe, séduit d’emblée et se développe agréablement chaque fois que l’on y retourne. Domine la crème de cassis enrobée de subtils arômes de café et autres parfums où se mêlent de délicates notions d’herbes et de bois fumés. C’est cependant surtout en bouche que le vin se distingue des autres grands crus avec lesquels on pouvait le comparer ce soir-là. Il est moins gros et moins corpulent que les autres, mais ce qu’il gagne en finesse et en élégances se révèle son grand atout. L’équilibre des goûts est remarquable : un fruit généreux se mesure à une belle acidité et des tanins très fins. L’harmonie du tout est parfaite : le corps n’est pas aussi massif que celui de certaines autres vedettes de la soirée, mais l’on ne peut non plus le qualifier de maigre puisque sa texture est vibrante bien que toute en douceur. Il se termine par une longue finale qu’on ne se lasse pas de savourer. Un délice conclut Jancis Robinson. Nous sommes bien d’accord.

Benoit Guy Allaire
l'Académie du vin de l'Outaouais
819 770 7860